Tarsila do Amaral — Krigou Art - la collection de tableaux de Krigou Christian Schnider

La vie de Tarsila do Amaral

Tarsila do Amaral est née dans une famille aisée de l'État de São Paulo, au Brésil. Élevée dans un environnement rural, elle a été très influencée par le paysage et la culture brésilienne dès son plus jeune âge. Après un premier mariage et un déménagement à São Paulo, elle s'engage plus sérieusement dans sa formation artistique, qui la mènera jusqu’en Europe. Elle décède en 1973, laissant un héritage artistique essentiel pour la construction d’une identité visuelle brésilienne moderne.

Les cours suivis et la formation artistique

Tarsila a étudié les beaux-arts à São Paulo, avant de partir à Paris en 1920. Là, elle suit des cours à l'Académie Julian, puis étudie avec des maîtres influents comme Fernand Léger, qui aura un impact considérable sur son style. Ce séjour à Paris lui permet d’absorber les courants artistiques d’avant-garde comme le cubisme, le surréalisme et le fauvisme.

Le style artistique

Le style de Tarsila do Amaral est à la croisée des chemins entre l'avant-garde européenne et les traditions culturelles brésiliennes. Elle développe une esthétique qu’elle qualifie elle-même de "pau-brasil", inspirée du nom d’un bois exotique local et symbole du Brésil colonial, qui désigne un art tourné vers l'identité nationale.

Son œuvre est marquée par des formes simplifiées, des couleurs vives et des compositions souvent oniriques, où le réel se mêle à l’imaginaire tropical. Elle a aussi été une pionnière du modernisme brésilien, en l’adaptant aux spécificités culturelles de son pays.

Les influences

Les influences de Tarsila sont multiples :

Le cubisme de Picasso et Braque dans la structuration de l’espace.
Le surréalisme, dans certaines œuvres aux formes fantastiques et symboliques.
Le folklore brésilien, les mythes indigènes, les paysages tropicaux et la vie populaire, qu’elle insère dans ses toiles pour valoriser la culture nationale.
Sa collaboration avec d'autres artistes modernistes brésiliens comme Oswald de Andrade (qu'elle épouse) et Mário de Andrade l'ancre dans un mouvement intellectuel plus large visant à définir une identité brésilienne moderne.

La technique

Techniquement, Tarsila utilise une peinture à l’huile aux couleurs saturées et souvent plates. Les contours sont nets, presque graphiques, et les volumes simplifiés. Elle joue avec les échelles et les perspectives pour donner à ses œuvres une dimension quasiment irréelle. Sa palette de couleurs — dominée par les verts, bleus, roses et ocres — évoque les paysages et la lumière du Brésil.

L'importance dans l’art

Tarsila do Amaral est une figure fondatrice de l’art moderne au Brésil. Elle a su synthétiser l’avant-garde européenne avec les spécificités culturelles et sociales de son pays, donnant naissance à un art véritablement brésilien et moderne. Son tableau "Abaporu" (1928) est considéré comme une œuvre clé, qui a inspiré le mouvement anthropophagique, un courant artistique et littéraire qui prône la digestion des influences étrangères pour créer quelque chose de local et unique.

Elle a également ouvert la voie à de nombreuses artistes femmes dans un milieu encore très masculin, imposant une vision singulière et puissante.

Conclusion

Tarsila do Amaral incarne une fusion rare entre tradition et modernité, entre le local et le cosmopolite. Par sa peinture, elle a su mettre en valeur les richesses culturelles du Brésil tout en dialoguant avec les grands courants artistiques de son époque. Elle reste, encore aujourd’hui, une source d’inspiration majeure pour les artistes et penseurs d’Amérique latine et au-delà. Son œuvre dépasse le cadre esthétique pour devenir un acte de définition culturelle et politique, profondément enraciné dans son temps et son territoire.