Max Alfred Buri — Krigou Art - la collection de tableaux de Krigou Christian Schnider

Lac de Brienz, 1910

Né dans une famille de commerçants aisés, Max Buri étudie à Berthoud, puis fréquente les écoles d'art et les ateliers de Bâle (1885), dont la Gesellschaft für das Gute und Gemeinnützige où il a pour professeur Fritz Schider, et enfin Munich (1886), avant de devenir élève de l'Académie Julian à Paris (1889). Toutefois, peu enclin au classicisme et rebelle aux enseignements de type académiques, il commence progressivement à développer un style plus personnel en fréquentant tout d'abord l'atelier du peintre Simon Hollósy à Munich, puis les peintres de Pont-Aven en France et enfin Ferdinand Hodler, dont il découvre le style novateur dès 1894, lors de la troisième Exposition nationale des Beaux-arts organisée à Berne. Buri entretiendra une amitié durable avec Hodler ainsi qu'avec son compatriote Hans Emmenegger, ce dont témoigne une correspondance suivie.

En 1893, après des voyages à Londres, aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne et en Afrique du Nord, Buri s'installe à Munich, où il devient l'élève du peintre suisse Albert von Keller jusqu'en 1895.

En 1898, après ses années de formation à l'étranger, Buri rentre définitivement en Suisse. Il y rencontre rapidement sa future femme, Frida Schenk, avec laquelle il aura une fille, Hedwig Buri (1899), qui lui servira de modèle à plusieurs reprises. Le couple s'installe tout d'abord à Langnau puis à Lucerne et enfin Brienz où il se fixe définitivement en 1903 dans un chalet de style traditionnel, avec une vue imprenable sur le lac. D’un caractère jovial et enjoué, le peintre se lie rapidement d’amitié avec les habitants de Brienz, qui figurent dans nombres de ses tableaux.

Il se fait remarquer en exposant au Salon du Champ-de-Mars et dans diverses villes d'Europe des scènes représentant des paysans de l'Emmental et de l'Oberland bernois, dans des scènes quotidiennes qui ne sont ni idylliques, ni de l'ordre du réalisme social, des portraits et autoportraits, et des natures mortes. En 1911, il obtient un prix à l'Exposition internationale de Rome et, en 1913, la médaille d'or de l'Exposition internationale des beaux-arts de Munich.

Il meurt accidentellement dans la nuit du 21 au 22 mai 1915 à Interlaken alors qu'il embarquait sur le navire à vapeur qui devait le ramener à Brienz.

🎨 Vie de Max Alfred Buri

Max Alfred Buri est né le 24 juillet 1868 à Burgdorf, en Suisse, et est décédé le 17 juillet 1915 à Interlaken. Il a grandi dans un milieu bourgeois suisse-allemand, ce qui lui a permis d'accéder très tôt à une éducation artistique. Très jeune, il manifeste une sensibilité pour les arts visuels. Il étudie d’abord à Munich, puis poursuit sa formation artistique à Paris, notamment à l’Académie Julian, un lieu incontournable pour les artistes de la fin du XIXe siècle.

📚 Cours et Formation

Buri suit une formation classique, notamment à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, où il apprend les fondements du dessin académique et de la peinture figurative. Il fréquente ensuite l’Académie Julian à Paris, où il entre en contact avec de nouvelles tendances artistiques modernes, comme le post-impressionnisme. Ces expériences lui permettent de développer un style personnel, loin des conventions strictes du réalisme académique allemand.

👘 Style Artistique

Le style de Max Buri se caractérise par un réalisme expressif et une approche très personnelle du portrait. Il est célèbre pour ses représentations des paysans bernois, qu’il peint avec dignité, force et sobriété, à contre-courant de l’idéalisme romantique ou folklorique de l’époque. Sa palette est souvent sombre et terreuse, soulignant les visages, les costumes traditionnels et la rudesse de la vie quotidienne. Il est également influencé par le symbolisme et par la peinture hollandaise du XVIIe siècle, notamment Rembrandt, pour son traitement des ombres et de la lumière.

🌍 Influences

Ses influences sont multiples :

Rembrandt pour le traitement de la lumière et des visages,
Le réalisme allemand (Wilhelm Leibl notamment),
Le post-impressionnisme pour l'usage des couleurs et la simplification des formes,
Et surtout le milieu rural suisse, auquel il est profondément attaché.

Son œuvre est imprégnée d’un sentiment d’appartenance régionale. Il n’essaie pas de fuir ses origines suisses, mais au contraire de les mettre en valeur avec sérieux et émotion.

🖌️ Technique Picturale

Max Buri utilise une peinture à l’huile épaisse, avec une attention particulière portée aux textures. Il travaille par superpositions et couches denses, apportant une matérialité presque tactile à ses portraits. Son coup de pinceau est franc, rigoureux, mais sans excès décoratif, traduisant la sincérité de son regard. Il accorde une importance particulière aux expressions faciales et aux détails vestimentaires.

🏛️ Importance dans l’Histoire de l’Art

Buri est considéré comme l’un des grands portraitistes suisses du début du XXe siècle. Il est une figure centrale de la renaissance artistique suisse alémanique. À une époque où les artistes suisses étaient souvent marginalisés sur la scène internationale, Buri a su imposer une voix authentique et puissante, profondément enracinée dans le terroir helvétique.

Il a également eu une influence majeure sur Ferdinand Hodler, avec qui il partageait un intérêt pour les types humains et l’authenticité du peuple. Son œuvre reste essentielle pour comprendre l’évolution du portrait réaliste en Suisse avant la Première Guerre mondiale.

🧾 Conclusion

Max Alfred Buri fut un peintre sincère et engagé, attaché à sa terre et à ses racines. À travers ses portraits, il a su capter l’âme de son peuple et lui offrir une place noble dans l’histoire de l’art. Son travail est un témoignage de vérité, d’authenticité et de respect humain, ancré dans une époque de grands bouleversements artistiques. Il reste une figure majeure de l'identité culturelle suisse.