Charles Camoin, né à Marseille le 23 septembre 1879 et mort à Paris le 20 mai 1965, est un peintre et graveur français rattaché au mouvement du fauvisme et grand ami d'Albert Marquet.
La vie de Charles Camoin
Il grandit dans une famille bourgeoise provençale. Son attachement à la lumière, aux paysages méditerranéens et à sa ville natale se ressentira tout au long de son œuvre. En 1898, il entre à l’École des beaux-arts de Paris, où il suit les cours de Gustave Moreau, comme d’autres grands noms de l’époque tels que Matisse, Marquet ou Rouault. C’est là que naît sa proximité avec les futurs représentants du fauvisme.
Les cours et la formation artistique
Sous l’enseignement de Gustave Moreau, Camoin est encouragé à développer une expression personnelle et libérée des canons académiques. Moreau, bien qu’issu d’une tradition symboliste, pousse ses élèves à expérimenter et à chercher leur propre voie. Ce climat stimulant marque profondément Camoin. Il découvre aussi Cézanne, dont l’influence sera décisive, notamment dans la structuration de l’espace et la construction par la couleur.
Style et esthétique
Charles Camoin est souvent associé au fauvisme, ce mouvement né au début du XXe siècle et caractérisé par l’usage de couleurs pures, vives, posées en aplats, souvent sans souci de réalisme. Pourtant, le style de Camoin se distingue par une sensibilité particulière : moins violent que celui de Matisse ou Derain, plus poétique et lyrique. Son usage de la couleur, tout en étant audacieux, garde un équilibre harmonieux. Ses paysages, ses nus et ses scènes d’intérieurs respirent généralement une certaine douceur.
Influences artistiques
Les principales influences de Camoin sont :
- Gustave Moreau, pour la liberté d’expression.
- Paul Cézanne, pour la structure et le rapport à la nature.
- Henri Matisse, compagnon de route et figure centrale du fauvisme.
- La Méditerranée, omniprésente dans son œuvre, comme source de lumière, de couleur et de sujet.
Il sera aussi influencé par l’impressionnisme, notamment dans son traitement de la lumière et de l’atmosphère.
Techniques utilisées
Camoin privilégie la peinture à l’huile, sur toile. Il travaille en touches amples et souples, avec une palette riche, souvent chaude. Il joue avec les contrastes de tons et la juxtaposition des couleurs pour donner vie à ses compositions. Il n’hésite pas à simplifier les formes, à styliser les motifs, tout en maintenant une certaine fidélité à la réalité observable.
Importance dans l’histoire de l’art
Camoin, bien qu’un peu éclipsé par ses amis plus célèbres, a joué un rôle essentiel dans l’émergence du fauvisme. Il participe au Salon d’Automne de 1905, où le mouvement est révélé au public. Sa peinture incarne une version plus intime, plus méditative du fauvisme. Il contribue à la diffusion de cette esthétique libérée en France, mais aussi à une vision sensible du Sud, qui influencera d’autres artistes.
Conclusion
Charles Camoin est un peintre de la lumière et de la couleur, un homme entre tradition et modernité, entre Marseille et Paris, entre le fauvisme et la poésie. Moins radical que certains de ses compagnons, il n’en est pas moins un acteur fondamental de la modernité picturale du début du XXe siècle. Son œuvre, empreinte de douceur et d’harmonie, reste un témoignage vibrant de l’art de vivre et de peindre sous le soleil méditerranéen.

Port de Cassis, 1913

Le Port de Cassis à la barrière, 1905

L'embarcadère du ferry-boat à Marseille, 1926

L'église de Piana en Corse, 1910

Quai du port de Cassis, 1903

Un coin de Saint-Tropez, 1957

Le port de Collioure, 1912

Nature morte aux fruits et au pichet, 1954

La saltimbanque au repos, 1905

La montagne Sainte-Victoire, 1963

Portrait de Zorah

La place de Clichy, 1910-1911

Moulin rouge, 1904

Le village entre les arbres (Saint-Tropez), vers 1947

Anémones dans une coupe bleue, 1959

Nu couché au miroir, 1904

Dans les bois au bord du Gard, 1953

Vue de Saint-Tropez

L'artiste dans son atelier (1905)
Sources :
Fiche Wikipédia
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