Albert Marquet est un peintre et dessinateur français né le 27 mars 1875 à Bordeaux et mort le 14 juin 1947 à Paris. Issu d'un milieu modeste, il est encouragé par sa mère à se former à Paris, où il se lie particulièrement avec Henri Matisse. Solidaire du mouvement fauve, il ne se laisse guère influencer par les autres courants du postimpressionnisme et, dès les années 1910, rencontre un succès qui lui permet de vivre confortablement de son art. Grand voyageur, il parcourt la France, l'Europe, le Maghreb et jusqu'au Proche-Orient.
Son œuvre est caractérisée par des paysages et des vues urbaines empreintes de douceur et de simplicité.
1. La vie d'Albert Marquet
Né à Bordeaux, Marquet s'installe à Paris en 1890 pour étudier aux Beaux-Arts, où il rencontre Henri Matisse, qui devient son ami proche. Ensemble, ils explorent de nouvelles manières de peindre, notamment en utilisant des couleurs vives et non naturalistes. Il participe au Salon d'Automne de 1905, qui marque la naissance du fauvisme, bien que son approche soit déjà plus mesurée que celle de Derain ou de Vlaminck.
À partir des années 1910, Marquet voyage beaucoup : il visite l'Afrique du Nord, l'Europe et le Moyen-Orient, peignant des paysages portuaires et marins. Il épouse en 1923 une Algérienne, Marcelle Martinet (1892-1984), et passe une grande partie de sa vie entre Paris et Alger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il reste en Algérie avant de revenir en France, où il meurt en 1947.
2. Le style de Marquet
Marquet est connu pour ses paysages épurés, ses vues de ports et de rivières ainsi que ses scènes urbaines. Son style se distingue par :
- Une palette sobre : Contrairement aux Fauves, il adopte une gamme de couleurs plus restreinte et délicate.
- Une attention à la lumière et à l’atmosphère : Il joue sur les nuances et les reflets, souvent dans des compositions où l'eau occupe une place centrale.
- Une grande économie de moyens : Il simplifie les formes et ne surcharge jamais ses compositions, ce qui donne à son œuvre une grande élégance.
- Une influence de l'estampe japonaise : Il utilise parfois des cadrages asymétriques et des effets de vide qui rappellent les estampes japonaises.
3. La technique de Marquet
Marquet travaille principalement à l'huile sur toile mais réalise aussi de nombreux dessins et aquarelles. Ses techniques incluent :
- Des touches fluides et spontanées : Il applique la peinture avec rapidité, souvent en larges aplats.
- Des contours souples et une ligne claire : Il ne cherche pas le détail mais plutôt une impression globale et harmonieuse.
- Un travail sur les reflets : Il excelle à capturer la vibration de la lumière sur l'eau, notamment dans ses vues de ports et de rivières.
- Des compositions équilibrées et aérées : Il laisse souvent de larges espaces vides, donnant un sentiment de calme et de sérénité.
4. L'importance d'Albert Marquet
Bien qu'il soit moins connu que Matisse ou Derain, Marquet occupe une place importante dans l’histoire de l’art :
- Un trait d'union entre le fauvisme et le post-impressionnisme : Son travail prolonge celui des impressionnistes, tout en intégrant une simplification formelle proche du fauvisme.
- Un maître de la lumière et des ambiances : Son influence se retrouve chez de nombreux peintres du XXe siècle, notamment dans l'art du paysage moderne.
- Une reconnaissance internationale : Ses œuvres sont présentes dans de grands musées (Musée d’Orsay, Centre Pompidou, Tate Modern, etc.).
- Un précurseur d’une peinture contemplative et apaisée : Son approche minimaliste annonce certains développements de la peinture moderne, notamment dans l’abstraction lyrique.
Albert Marquet demeure un artiste discret, mais essentiel, dont la sensibilité et l’élégance picturale ont marqué l’histoire de la peinture française du XXe siècle. Ses œuvres continuent d’émouvoir par leur simplicité, leur lumière et leur équilibre.
Fruit, couteau et serviette
Avec une sûreté incomparable, l’artiste sait réduire un paysage à ses éléments essentiels, en dégager les lignes expressives, en exclure les détails inutiles.
Le Pont-Neuf et la Samaritaine de nuit - Huile sur toile, 82,5 × 100,5 cm
Hormis quelques portraits et natures mortes ainsi qu'un certain nombre de nus et surtout de dessins, Marquet se consacre à la peinture de paysages, naturels ou urbains, souvent représentés en surplomb, avec une forte présence de l'eau.
Notre-Dame, temps de neige, vers 1914 - Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne
Cette vue urbaine des bords de Seine est caractéristique de la manière dont Marquet construit ses toiles. Un réseau de lignes épaisses, tracées comme des cernes, constitue l’armature du paysage. Associés à celles-ci, de larges touches, parfois quelques aplats ou zones laissées en réserve, viennent former les éléments essentiels de la composition. Pas de détails superflus. Seules quelques touches rapides animent l’espace du tableau. Le peintre rend avec poésie cette atmosphère d’un Paris ralenti par les intempéries. La péniche figée par un épais manteau neigeux fait écho à la cathédrale sombre et massive. Seules quelques personnes, rendues par de courtes touches noires, se sont risquées à sortir.
Il peint sur le motif et ses sujets répétitifs font penser aux séries des impressionnistes. À l'inverse de ceux-ci en revanche, il les simplifie, soulignant les contours d'un trait sombre, et les traite en aplats de couleurs volontiers restreintes, tantôt éclatantes, tantôt neutres. Ceci n'exclut pas une grande maîtrise de la lumière. Sa technique visant à synthétiser les formes faisait déjà dire à Léon Werth qu'il cherchait à peindre non l'essence, mais l'essentiel.
La Plage des Sables-d’Olonne (1923)
Extrêmement abondante, mais peu évolutive, l'œuvre se dérobe d'autant plus aux commentaires que son auteur, timide et taciturne, ne se livrait pas plus sur son travail que sur lui-même. Son indépendance et son refus de l'autorité, qui ont pu le faire passer pour autodidacte, interdisent tout classement, même s'il a longtemps été étiqueté comme « fauve modéré » ou « impressionniste tardif ».
La Seine à La Frette (1939)
Né au moment où les impressionnistes faisaient revivre la peinture de paysage, Albert Marquet disparaît en même temps qu'elle. Il a contribué à la transformer, mais a été éclipsé en cela par Pierre Bonnard ou Raoul Dufy, d'où peut-être l'oubli relatif dans lequel est tombé celui qui déclarait en 1936 : « Je ne sais ni écrire ni parler, mais seulement peindre et dessiner. Regardez ce que je fais. Ou je suis arrivé à m'exprimer ou j'ai échoué. En ce cas, que vous me compreniez ou pas, par votre faute ou par la mienne, je ne peux pas faire plus. »
Les Pêcheurs À La Ligne, La Chaume (1921)
Paris, Quai de Conti (1938)
Méricourt, Temps Gris (1937)
Le Port de Fécamp, 1906, huile sur toile, 65 x 81
Toulon, Le Cap Brun (1938)
Port d'Alger
Paris, Le Quai Des Grands Augustins, Crépuscule (1938)
Nature morte aux fruits, tasse et bouteille
Vue de Montlaisant, environ 1941-1946
Le ponton, Triel, 1931
Rouen, le pont transbordeur, 1912
Fleurs dans un pot de cuivre, 1944
Le portail dans la verdure, environ 1943-1944
Maison à Montplaisant, environ 1944
Paysage de rivière
La gare d'Alger
Fleurs sur un guéridon, environ 1945
Fontarabie, environ 1926
Moulin à Villennes, 1910
Alger, temps sombre sur le port de l’Agha (1942)
Le quai des Grands Augustins (1905)
Les trois cheminées (env. 1932-1934)
L'abside de Notre-Dame de Paris
Notre-Dame de Paris sous la neige
Notre-Dame de Paris, environ 1908
Paris, quai du Louvre, soleil d’hiver (1906) 65.3 x 81.1 cm
Nature morte aux pommes
Le Castellas à Céret, environ 1940
Albert Marquet (1875-1947), Remorqueur sur la Seine près de Méricourt, 1937, huile sur toile, 65 × 81 cm
Les quais de Rouen (1912)
Les pêcheurs à la ligne, La Chaume (1921)
Pivoines dans un vase de verre
Vedette à Hamburg (1909)
Jeune fille sur la plage
Paris, Pont sur la Seine, environ 1898-1904
La femme blonde
14 juillet au Havre, 1906
Porquerolles, après-midi d'été, 1939
Le port d’Alger, 1933
Pont Saint-Michel à Paris, quai des Grands Augustins, 1908
Place de la Trinité à Paris, 1911
La petite voile à Poissy
Le port d'Alger par temps clair, environ 1942-1943
L’allée du jardin (1943-44)
Pâturages, Hesnes
Le Pont-Neuf, brume d’automne (1938)
Pont Saint-Michel
Café de village (environ 1900)
Rue à Alger (1942-44)
Samois, l'île (Les Peupliers)
Le Sentier, Laperlier à Alger (1924)
Plage des Sables-d’Olonne
Sables-d’Olonne, 1918
Port d'Alger par temps gris
Les peupliers à Villennes (1911)
La Gare Montparnasse sous La Neige (1913)
La Seine vue du quai des Grands-Augustins (vers 1906) — Troyes (Aube) Musée d'Art Moderne
La Seine à Poissy (1929)
Jardin du Luxembourg (1898)
Paris, Pont Neuf, fin de la neige (1947)
Terrasse à Vieux-Port (1927)
La Frette, Seine (environ 1935)
Arcueil (environ 1898-1899)
Le talus à La Frette (1938-1939)
Les toits d’Ouchy et le Léman (1936)
Méricourt, la maison des éclusiers (1937)
Maisons à Billancourt (1903-04)
Le Pont Neuf, Paris (env. 1940)
L’été à Alger (1944)
L’Îlot de l’Amirauté (1922)
Notre-Dame vue des quais, le soir (1922)
La Promeneuse, allée du Luxembourg, 1898–1899 - Huile sur toile, 65 × 50 cm
Le passeur, 1926
Marseille, le pont transbordeur
Alger, le port en hiver (1945)
Nuages sur Stockholm, 1938
Le Divan (vers 1945)
Portrait d’André Rouveyre (1904)
Crans-sur-Sierre, La Luge (1936)
La Seine à Poissy
Septembre à Porquerolles
Stockholm
Venise,1936 - Huile sur toile, 45,7 x 54,8 cm
Venise, Huile sur toile, 65 x 81 cm
Albert Marquet, La Rochelle, la porte de la Grosse Horloge vue du quai, 1920, Huile sur carton, 33 × 41 cm
Venise, 1936, Huile sur toile, 38 × 55 cm
La baie de Naples
Hendaye
Vue sur le port
Manoir à Ousson-sur-Loire
Femme nue debout, 1910
Le Port des Sables-d’Olonne, 1921, Huile sur toile
Le Jardin du Luxembourg, huile sur toile
Bord de Seine à Poissy, huile sur toile
Poissy, le remorqueur, 1929
La pointe de l'île Saint-Louis
Poissy, les quais
La Baie de Naples, 1909
Naples, Collection James Adolphe Yvan Amez-Droz (1888-1976), Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel
Les deux pêcheurs à Naples, 1911
Le Port de Naples, 1909
Les deux amies, 1911
Albert Marquet, 'Pont Saint-Louis, Paris', 1928-29, Huile sur toile, 72.7 x 92.1 cm
Le Pont Saint-Michel et le Quai des Grands Augustins, 1912
Le port de La Rochelle, 1920 - Gent, Musée des Beaux Arts
Le ponton, Triel
Brume à Stockholm, 1938
L'île. Poissy, 1929
Boulogne sur mer, le port, 1930
Davos sous la neige
Pont-Neuf, brume d’automne (1937)
Notre-Dame vue des quais, le soir (1922)
Crans-sur-Sierre, la luge (1936)
Vue du port du Havre (quai de Notre-Dame), 1911
Pont-Neuf sous la neige
Jardin du palais d'Été, environ 1941
Les toits rouges de Stockholm, 1938
Source :
https://www.mutualart.com/Artist
https://artvee.com/artist/albert-marquet/
https://www.mcba.ch/collection/notre-dame-temps-de-neige/
https://presidence.fr/artistes/albert-marquet/
Dessins - https://www.mchampetier.com/Albert-Marquet
https://fr.muzeo.com/recherche/oeuvre/albert-marquet
https://www.centrepompidou.fr
Albert Marquet - Catalogue
Liste des tableaux d'Albert Marquet
https://www.meisterdrucke.fr/artiste/Albert-Marquet.html