Charles Gleyre (1806-1874) était un peintre suisse du XIXe siècle, connu pour son influence sur l'art académique et son rôle de professeur dans la formation de nombreux artistes impressionnistes.
1. Biographie et vie
Né en Suisse, Gleyre étudie à Lyon avant de rejoindre l'École des Beaux-Arts de Paris. Il voyage en Italie et en Orient, notamment en Égypte et au Proche-Orient, ce qui marque profondément son inspiration artistique. Il reprend l'atelier de Paul Delaroche en 1843 et devient un professeur respecté. Parmi ses élèves, on compte Monet, Renoir, Sisley et Bazille, qui formeront plus tard le groupe impressionniste.
2. Style et influences
Gleyre s'inscrit dans la tradition du néoclassicisme et du romantisme tardif, influencé par Jacques-Louis David et Ingres, mais aussi par les maîtres de la Renaissance italienne. Son travail mêle une rigueur académique avec une sensibilité poétique et un goût pour l'Antiquité et l’Orientalisme. Il privilégie des compositions harmonieuses, des figures idéalisées et une lumière douce, souvent rêveuse.
3. Technique et approche artistique
Gleyre était un technicien méticuleux, maîtrisant le dessin avec une précision académique. Il utilisait des couleurs subtiles et une composition équilibrée, privilégiant des scènes mythologiques, allégoriques ou historiques. Contrairement aux impressionnistes qu’il a formés, il restait attaché à une exécution soigneuse, refusant les touches rapides et les effets de lumière spontanés.
4. Importance dans l’histoire de l’art
Bien que moins célèbre aujourd’hui que certains de ses contemporains, Gleyre a eu un impact considérable en tant que professeur. Il a formé une génération de peintres qui allaient bouleverser l’art académique et donner naissance à l’impressionnisme, bien que lui-même ait rejeté ces innovations. Son œuvre, marquée par un idéalisme raffiné, représente une transition entre le romantisme et le réalisme académique.
Son tableau le plus célèbre, Le Soir (ou Les Illusions perdues), incarne bien son esthétique : une scène mélancolique et poétique où des figures idéalisées évoquent la nostalgie et le rêve.
En résumé, Gleyre a marqué l’art du XIXe siècle non seulement par ses propres œuvres, mais aussi par son enseignement, qui a façonné certains des plus grands artistes de l’histoire moderne.

Illusions perdues (1867)

La danse des Bacchantes (1849)

Ulysse et Nausicaa

Ruth et Boaz

La sorcière (1868)

Le Bain (1868)

Sappho (1867)

Penthée poursuivi par les Ménades, 1859–64
Sources :