Rudolf Zender, peintre, graphiste et dessinateur, a été l'élève de Roger Bissière à Paris et d'Ernst Ludwig Kirchner à Davos. Il est né le 27 juin 1901 à Rüti et il est décédé le 24 novembre 1988 à Winterthur.
Rudolf Zender était un peintre, graveur et illustrateur suisse, dont l'œuvre est marquée par un style sobre et épuré, influencé par le réalisme et certaines tendances de la Nouvelle Objectivité. Son art, à la fois précis et poétique, reflète une attention minutieuse aux détails et une certaine rigueur graphique.
Vie et formation
Zender est né à Winterthour, en Suisse, et s'est formé aux arts appliqués dans son pays natal avant de poursuivre ses études à Paris. Il a été influencé par l'effervescence artistique de la capitale française, où il a perfectionné ses compétences en gravure et en dessin. Son séjour en France a nourri son style et son intérêt pour la représentation fidèle des formes, avec une touche de mélancolie et de simplicité.
Style et influences
Son œuvre se distingue par une approche réaliste, souvent marquée par des compositions rigoureuses et une palette chromatique restreinte. Il s'inspire des paysages urbains, des scènes de la vie quotidienne et des figures humaines qu’il représente avec une grande précision. L’influence de la Nouvelle Objectivité allemande (un mouvement qui prône une représentation froide et précise du monde) est perceptible dans son travail, notamment dans sa manière de traiter la lumière et les textures avec un souci du détail presque photographique.
Zender a également été influencé par l’art du livre et l’illustration, et son travail de graveur témoigne d’un goût prononcé pour les lignes claires et les contrastes subtils. Son œuvre évoque parfois celle d’Edward Hopper, dans sa capacité à saisir des instants silencieux et introspectifs.
Technique et importance dans l’art
Maître de la gravure sur bois et de la lithographie, Zender s’est distingué par une technique rigoureuse et une approche méticuleuse de la composition. Il a su capter l'essence des scènes urbaines et rurales avec une grande maîtrise du trait et du clair-obscur. Son travail est reconnu pour sa précision et son atmosphère légèrement nostalgique, qui donne à ses œuvres une profondeur émotionnelle unique.
Bien que moins connu à l’international, Rudolf Zender occupe une place importante dans l’art suisse du XXe siècle. Il a contribué à enrichir la tradition graphique et picturale de son pays, en s’inscrivant dans une esthétique à la fois réaliste et intemporelle.
Rudolf Zender décrit par son fils Jean-Claude Zehnder
J'écris ces lignes en France. Que de souvenirs me lient à ce pays par l'intermédiaire d'un père ! En 1924, Rudolf Zender descendit du train à la gare de l'Est avec la grande locomotive à vapeur et sut que Paris était sa ville, que la lumière de l'Île-de-France était la lumière idéale pour sa peinture. C'est à l'âge d'environ 10 ans que j'ai rendu visite à mon père pour la première fois dans son petit appartement près de la Porte d'Orléans ("Mais tu habites très simplement ici", disait la bouche de l'enfant). Plus tard, il m'a fait visiter le Louvre, comme de nombreux visiteurs venus de Suisse le font, et m'a appris à regarder les tableaux avec ses yeux. Ses endroits préférés autour de Notre-Dame et St-Julien-le-Pauvre sont encore aujourd'hui des promenades que j'aime revivre.
Pour sa peinture, il souhaitait le calme et la concentration. Le matin, il prenait sa boîte de peinture et une toile sous le bras, montait dans le métro et se rendait à son lieu de travail, au bord de la Seine ou ailleurs. À midi, il mangeait un beefsteak dans un simple bistrot (commentaire : "Mon vieux, ne me tombe pas dans le picassisme !") et l'après-midi, le travail continuait.
Les soirées n'apportaient pas non plus de distraction, à part la littérature française ou la philosophie. C'est sans téléphone ni télévision qu'il se sentait le mieux (l'administration fiscale française le lui rendait bien en le plaçant dans la tranche d'imposition la plus basse). Mais grâce à la lecture régulière du "Monde", il était toujours bien informé sur l'actualité.
Après la Seconde Guerre mondiale, Zender avait organisé sa vie de peintre de manière à pouvoir vivre exclusivement de son travail à Paris, ou occasionnellement en Italie ; en Suisse, il organisait alors des expositions, rendait visite à des collectionneurs et exécutait des commandes dans l'atelier de lithographie Wolfsberg à Zurich ("Quand je quitte la Suisse avec ses mille obligations, je quitte le temps mesuré et vis-en "dehors", tout content de ne connaître qu'une seule chose : la peinture").
Selon ses propres dires, 1974 a été une année particulièrement productive ; de grands formats avec vue sur les toits de Paris ont vu le jour. Un homme de 73 ans, sans cesse en proie à des problèmes de dos, vivait pleinement ses visions picturales.
En 1980, son appartement-atelier bien-aimé de la rue Beaunier lui a été retiré ; il avait également du mal à monter les six étages de la vieille maison sans ascenseur. Le retour en Suisse fut difficile pour lui. Pourtant, les bons jours, il réalisait des toiles représentant le vert clair du paysage zurichois ou des aquarelles dans la ville hivernale d'Ascona.
Parmi mes premiers souvenirs figurent des scènes de café du dimanche midi, où la fumée de la Gauloise bleue s'élevait en petits anneaux vers le plafond de la chambre, pour le plus grand plaisir du garçon.
Dans les notes des premiers tableaux de la banlieue parisienne, on trouve des rencontres avec Blaise Cendrars. Celui-ci l'a mis en garde contre le fait de faire le portrait de femmes tziganes dans les simples cabanes, c'était bien trop dangereux. Le chemin parcouru depuis l'effervescence artistique des années 1930 jusqu'aux grandes toiles de 1974, en passant par les questions d'abstraction après la Seconde Guerre mondiale, ne reflète pas seulement un pan de l'histoire de l'art du 20ᵉ siècle, mais peut également être considéré comme une image impressionnante de la "condition humaine". Jean-Claude Zehnder

La grande banlieue, 1936

Vue de la Seine à Paris

Vue depuis le Pont de Bercy

Banlieue parisienne, vers 1932-1939

Petite banlieu - Ouest, 1947

Nu allongé, 1938

Zinzikon sous la neige III, 1943

Ensemble de maisons à Francfort, vers 1923

Le quatorze juillet, en 1928

Meudon II, en 1928

Au café

Cathédrale Notre-Dame

Au dessus des toits de Paris

Dieppe, quai du port

Jardin de banlieue, vers 1930 - 1934

Station de métro à Paris, 1964

Vue de Paris, vers 1970

Ecole de peinture, élèves au travail

Station de métro

Paris, Rue de Chartres avec le Sacré-Coeur

Toits de Paris, 1952

Bateaux sur la Seine, huile sur toile - 27,5 x 46 cm

Villa à la Bergstrasse à Zurich

L'hiver sur la Töss, 1944

Paris, Monrouge, 1948

Paris - Banlieue, 1965

Vue du port

Cathédrale Notre-Dame de Paris

Les paquebots blancs, 1955

La Marne en cru, 1965

Rue du village d'Auderville, vers 1925

La maison rose, Paris 1957

Pont de la Seine, 1964

Pont de Dolbiac, 1964

Métro dans les années 60

Les vieux chalands, 1963
Sources :
Werkverzeichnis · Rudolf Zender
https://recherche.sik-isea.ch/fr
Rudolf Zender | 169 Artworks | MutualArt