Marcus Jacobi — Krigou Art - la collection de tableaux de Krigou Christian Schnider

1. Vie et formation

Marcus Jacobi est né en 1891 à Bienne dans une famille de fabricants de pianos (Burger & Jacobi). Après ses études secondaires, il se dirige d’abord vers la médecine à Berne, dont il obtient le diplôme. Mais ses aspirations artistiques prennent le pas : il complète sa formation à Paris et à Munich, auprès du peintre Heinrich Knirr. À l’occasion de l’Exposition nationale de Berne en 1914, il réalise une peinture monumentale, marquant ses débuts publics remarqués. Dans les années 1920, il s’installe à Merligen, sur les rives du lac de Thoune, après son mariage avec la fille d’un médecin.

2. Cursus artistique et œuvres

Jacobi se distingue par ses nombreux paysages de lacs et rivières, inspirés des alentours de Bienne et Thoune. Il réalise aussi des fresques religieuses, notamment dans l’église de Merligen en 1937 et dans l’église Saint-Paul de Bienne en 1942. Ses œuvres apparaissent régulièrement dans des ventes aux enchères, particulièrement des scènes telles que Der Niesen im Herbst (record de vente à 10 543 USD en 2021).

3. Style et influences

Jacobi évolue dans une esthétique oscillant entre deux géants suisses du XXᵉ siècle, Ferdinand Hodler et Félix Vallotton. Il mêle réalisme et symbolisme dans ses paysages, conférant à la nature une profondeur poétique et contemplative. Souvent, ses montagnes — comme le mont Niesen — deviennent des symboles puissants, incarnant la force tranquille de la Suisse.

4. Technique

Selon les sources, il aborde ses compositions principalement à l’huile sur toile ou panneau, parfois gouache. Ses paysages alpins révèlent un traitement soigné des lumières, textures, et volumes, entre densité rocheuse, reflets aquatiques et atmosphères nuancées.

5. Importance dans l’art

Jacobi occupe une place unique dans l’art suisse du début et milieu du XXᵉ siècle. Sans être un artiste de première ligne, il enrichit la tradition de la peinture de paysage suisse par une vision empreinte de sensibilité symbolique. Il garde une présence constante dans les ventes aux enchères (près de 199 lots répertoriés, dont la majorité ont été vendus). Son œuvre témoigne d’un attachement fort à la géographie et à l’âme de la Suisse.

Conclusion

Marcus Jacobi nous offre un regard à la fois réaliste et poétique sur les paysages de son pays. Formé initialement à la médecine, il se métamorphose en artiste sensible, formé à Paris et Munich, puis façonné par l’immensité silencieuse des lacs suisses. Entre réalisme précis et symbolisme discret, son style nous invite à contempler la nature comme une méditation visuelle. Ce peintre, fidèle aux nuances de la lumière et à la majesté alpine, marque l’histoire de l’art suisse par une voix singulière — subtilement empreinte d’émotion et de mémoire.