Johan Christian Claussen Dahl (J. C. Dahl), né le 24 février 1788 à Bergen et mort le 14 octobre 1857 à Dresde, est un peintre paysagiste norvégien. Dahl vient d'un milieu simple : son père est un pêcheur modeste de Bergen en Norvège. Enfant, Dahl étudie à la cathédrale de Bergen pour devenir prêtre, mais ses capacités artistiques précoces l'amènent à tenter une carrière dans la peinture.
De 1803 à 1809, il étudie avec le peintre J.G. Müller, dont l'atelier est, à l'époque, le plus important de Bergen. Il se met à travailler la peinture pour des décors de théâtre, s'essaie à l'art du portrait et des vues de Bergen et de ses environs.
Dahl poursuit ses études à l'Académie de Copenhague, ville dont il peint la campagne environnante. En 1812, il écrit à Sagen que Jacob van Ruisdael et Everdingen sont parmi les paysagistes qu'il a le plus imités.
Dahl participe à des expositions d'art annuelles à Copenhague à partir de 1812, mais sa vraie percée se produit en 1815, quand il expose pas moins de treize tableaux. Le prince Christian Frederik du Danemark veille à ce que ses œuvres soient achetées pour la collection royale ; il devient aussi un ami et un mécène de l'artiste.
En 1816, Dahl rencontre C.W. Eckersberg et devient son ami. Après son succès à Copenhague, Dahl devient un artiste indépendant. Toutefois, ses préférences académiques demeurent attachées aux peintures historiques véhiculant des messages moraux, ainsi qu'aux paysages pourtant considérés comme un art bas et, dans certains milieux, même pas comme de l'art du tout, mais comme une imitation purement mécanique de la nature.
Les seuls paysages pouvant être considérés comme de l'art, selon l'Académie, sont des idéaux, des paysages imaginaires dans les styles pastoral ou héroïque. Conformément à ce goût régnant, Dahl tente de donner à ses thèmes danois un certain caractère atmosphérique afin de les élever au-dessus de ce qui est alors considéré comme à un niveau artistique purement commercial.
En même temps, il conserve intact son désir le plus profond de donner une image plus fidèle de la nature norvégienne. Cette volonté reste en partie motivée par la nostalgie et le patriotisme, mais il est également une marque de l'adaptation de la sensibilité de l'artiste au goût du public.
En septembre 1818, Dahl se rend à Dresde. Il y rencontre Caspar David Friedrich qui l'aide à s'y établir et devint un ami proche. Un critique écrit : « Friedrich produit alors des paysages minutieusement exécutés, exemples d'un art informé par son éducation protestante stricte et d'une recherche de la volonté divine dans la nature, qui ont été à juste titre célèbres au moment où il fait la connaissance de Dahl.
De cette période, nous sommes en mesure de voir ses Deux hommes contemplant la lune (1819) ; tout comme le tableau Greifswald au clair de lune (1816-1817) qui dépeint la ville natale de l'artiste, en Poméranie, sur la côte de la Baltique: baignant dans un même clair de lune.
De Dresde, Dahl voyage à la campagne pour rechercher des sujets qui pourraient lui être utiles dans les grands travaux qui seraient peints plus tard dans son atelier. Il a écrit au prince Christian Frederik en 1818 que « la plupart du temps, je représente la nature dans toute sa liberté et sa sauvagerie. » Dahl a assez de matière dans la région de Dresde pour fournir des motifs pour ses peintures, mais il continue à peindre des paysages imaginaires de forêts, de montagnes et de cascades.
Une peinture par exemple, achevée en 1819, intitulée Norsk fjellandskap med elv (Montagnes du paysage norvégien avec un fleuve), suscite une grande attention parmi les jeunes artistes. Une autre peinture, une monumentale chute d'eau, est achevée en 1820. La même année, Dahl est accepté à l'Académie de Dresde.
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