Henri de Toulouse-Lautrec est un peintre, dessinateur, lithographe, affichiste et illustrateur français, né le 24 novembre 1864 à Albi et mort le 9 septembre 1901, au château Malromé, à Saint-André-du-Bois.
Il est l’un des peintres les plus emblématiques de la fin du XIXe siècle. Son œuvre capture l’essence de la vie bohème parisienne et du monde nocturne de Montmartre avec une approche novatrice et un style immédiatement reconnaissable.
1. La vie et le contexte
Henri de Toulouse-Lautrec est né dans une famille aristocratique du sud de la France. Son enfance a été marquée par des problèmes de santé : atteint d’une maladie génétique due à la consanguinité de ses parents, il souffre de fractures aux jambes qui stoppent leur croissance. Son torse se développe normalement, mais ses jambes restent courtes, lui donnant une stature atypique (1,52 m). Cette différence physique et son handicap l’éloignent du monde aristocratique et le poussent vers l’art et la vie bohème.
En 1882, il s’installe à Paris pour étudier la peinture, d’abord sous la direction de Léon Bonnat, puis de Fernand Cormon, où il rencontre d’autres artistes comme Vincent Van Gogh. Mais c’est en dehors des académies traditionnelles qu’il forge son identité artistique.
2. Les cours et les influences
Toulouse-Lautrec est influencé par plusieurs mouvements et artistes :
- L’Impressionnisme : il admire Edgar Degas, dont il s’inspire pour ses compositions audacieuses et ses cadrages dynamiques.
- L’Art Japonais (Japonisme) : comme beaucoup d’artistes de son époque, il est fasciné par les estampes japonaises, notamment par les lignes épurées et les aplats de couleurs de Hokusai et d’Hiroshige.
- La Photographie : il s’inspire des cadrages instantanés et des angles inhabituels des photographes de l’époque.
- La Vie Nocturne de Montmartre : il fréquente assidûment les cabarets, les cafés-concerts, et les maisons closes, dont il devient un observateur et un chroniqueur.
3. Le style et la technique
Toulouse-Lautrec développe un style unique, caractérisé par :
- Des lignes fluides et expressives : il privilégie le contour et la ligne plutôt que le modelé classique.
- Des couleurs audacieuses et vibrantes : il utilise des aplats de couleurs, influencés par l’art japonais.
- Une captation du mouvement : ses œuvres traduisent une énergie brute, en particulier dans ses affiches et ses scènes de danse.
- Un regard acéré et empathique : ses portraits révèlent souvent la mélancolie et la fragilité de ses sujets.
Il travaille avec des matériaux variés : peinture à l’huile, pastel, crayon, encre de chine, et surtout la lithographie, un medium qui lui permet de révolutionner l’affiche publicitaire.
4. L’importance dans l’Art
Toulouse-Lautrec est un pionnier dans plusieurs domaines :
- Il révolutionne l’affiche publicitaire : ses affiches pour le Moulin Rouge et d’autres cabarets parisiens marquent le début du design graphique moderne.
- Il immortalise une époque et un monde marginalisé : il donne une dignité artistique aux danseuses de cancan, aux prostituées et aux artistes de cabaret.
- Il influence les mouvements du XXe siècle : ses innovations en matière de composition et d’esthétique annoncent l’Art Nouveau, l’Expressionnisme et même la bande dessinée.
Bien que mort à 36 ans en raison d’une syphilis et d’une consommation excessive d’alcool, son héritage artistique est immense. Aujourd’hui, il est reconnu comme l’un des plus grands peintres du post-impressionnisme.

Au Moulin Rouge- La danse

Dans l'escalier de la rue des Moulins a été conçu en 1893, au sommet de la carrière d'Henri de Toulouse-Lautrec, juste après qu'il eut capté l'attention du public, avec une série d'affiches emblématiques, célébrant la scène des cabarets parisiens et ses artistes les plus légendaires. L'œuvre montre une scène d'aguichage ludique où une jeune fille soulève sa jupe pour dévoiler ses fesses nues à son poursuivant, dans un geste d'invitation salace. Exécutée sur carton, elle combine le pastel et la peinture à l'huile avec la peinture à l'essence, une technique utilisant de l'huile diluée avec de l'essence de térébenthine dont la fluidité permettait à Toulouse-Lautrec de capturer ses sujets rapidement et spontanément.
Dans l'escalier de la rue des Moulins évoque l'atmosphère joyeusement lascive d'une des maisons closes les plus huppées de la ville. Les maisons closes haut de gamme de la rue d'Amboise et de la rue des Moulins ont eu une longue et illustre histoire, qui remonte à l'époque de Louis XIV, lorsque le quartier servait l'aristocratie de la Cour. À la fin du XIXe siècle, Marie-Victoire Denis dirigeait, au 6 rue des Moulins, une maison close luxueuse qui avait conservé la splendeur théâtrale de son passé. Décorée de façon spectaculaire, la maison répond aux fantasmes exotiques de ses clients. C'est là qu'a été exécuté Dans l'escalier de la rue des Moulins, capturant les jeux insouciants d'une institution conçue pour contrecarrer les strictes règles morales de la société bourgeoise.
Provocateur et franc, Dans l'escalier de la rue des Moulins place ses spectateurs dans une position de compromis : offensés

Au Moulin Rouge (1892)

Danseuses de ballet (1885)

Moulin de la Galette (1889)

Rue des Moulins (1894)

Les dames de la salle à manger

Scène de ballet (1886)

L’abandon (Les deux amies) (1895)

Femme au lit (1893-1895)

Femme devant un miroir (1897)

Nice, souvenir de la promenade des Anglais (1880)

Le baiser, 1892

Le lit, 1898
Sources :
Henri de Toulouse-Lautrec — Wikipédia
Paolo Veronese | 661 Artworks | MutualArt