George Martens est né en 1894 à Groningue (Pays-Bas) et mort en 1979 dans sa ville natale. Il est l’un des fondateurs du mouvement De Ploeg (Le Sillon), basé à Groningue, en 1918, avec Jan Wiegers, Johan Dijkstra, Jan Altink entre autres. Il était peintre (huile, aquarelle), dessinateur, graveur.
🏫 Vie et cours suivis (formation)
- Il a reçu ses premières leçons de peinture de son père, Gijsbert Martens, qui peignait des marines en amateur.
- En 1912 il entre à l’Académie Minerva à Groningue, où il rencontre des artistes comme Jan Wiegers ou Alida Pott (sa future épouse) et Johan Dijkstra.
- Il n’y a pas de mention de voyages d’études précoces à l’étranger dans sa jeunesse, en tout cas pas autant documentés que sa vie après.
💡 Style et influences
- Martens s’inscrit dans l’expressionnisme hollandais, notamment via le groupe De Ploeg, qui lui-même était influencé par l’expressionnisme allemand.
- Un des ponts d’influence est Jan Wiegers, qui avait été en contact avec Ernst Ludwig Kirchner ; Martens est influencé par Wiegers, mais choisit un style plus lumineux, moins sombre, plus joyeux dans ses scènes urbaines.
- Il aime peindre la vie de la ville, le mouvement, les gens, le trafic, les scènes de rue, les ambiances pluvieuses, etc. Il capture la dynamique, le mouvement.
🛠 Technique
- En début de carrière il fait beaucoup de portraits sur commande, et des peintures « en plein air » (peindre sur le motif) pour capter l’atmosphère de la ville et des espaces ouverts.
- Il utilise crayon, pierre douce ou craie pour les esquisses et dessins, mais également pinceau pour impressions rapides.
- Durant les années 1920 il expérimente la peinture à la cire (“wax paint”) pendant un moment, mais à partir de 1928 il se consacre essentiellement à la peinture à l’huile.
- Il a également réalisé des gravures sur bois (woodcuts) comme d’autres expressionnistes.
🔍 Évolution et importance dans l’art
- Après le décès de sa première épouse, Alida Pott (1931), Martens perd une partie de son dynamisme expressionniste. Il évolue vers un style plus calme, plus proche de l’impressionnisme, moins centré sur la tension, la vivacité extrême, privilégiant des tons plus doux, des sujets plus réfléchis.
- Son amour pour la mer, les motifs aquatiques, la ville, la reconstruction après la guerre, et la vie nocturne deviennent de plus en plus présents dans son œuvre.
- Il reste très impliqué dans De Ploeg, participe à de nombreuses expositions, en devient président en 1963.
- En termes d’art néerlandais moderne, il représente bien la branche expressionniste régionale, un peintre qui documente la vie quotidienne tout en la transfigurant par sa palette, son trait, son mouvement. Martens permet de voir comment l’expressionnisme peut être adapté hors des grands centres comme Berlin, en contexte local (Groningue) mais avec un regard moderne, ouvert à l’international.
🧾 Conclusion
George Martens occupe une place importante dans l’art des Pays-Bas du XXᵉ siècle, en particulier dans le mouvement De Ploeg. Il montre comment un artiste peut être à la fois enraciné dans sa localité (Groningue, ses rues, sa mer) et totalement moderne dans sa manière de voir : le mouvement, la couleur, l’émotion. Sa formation modeste mais solide (avec les bases héritées de son père, l’école de Minerva), ses influences expressionnistes, et son évolution vers plus de modulation, tout cela fait de lui un artiste qui témoigne d’une richesse stylistique, et d’une authenticité forte.
Vue sur le lac Paterswoldse avec des voiliers, 1929
Portrait d'une femme, 1929
Vue du lac Paterwolde - huile sur toile 40,2 x 50,2 cm, signé en bas à droite et daté de 1954
Après le bal masqué (Mme Greet van Veen) - huile sur toile 64,8 x 80,2 cm, signé en bas à droite et daté de 1937
Le Turfsingel, Groningue
Nature morte VIII - Bol avec des fruits, 1929
Une femme nue fumant, 1937
Vue sur le Schuitendiep et le Steenstilbrug, Groningue, 1929
Sources :