Emily Carr (13 décembre 1871 à Victoria (C.-B.), Canada - 2 mars 1945 à Victoria, Colombie-Britannique) fait partie des artistes les plus reconnues du Canada. Ses peintures ont pour thèmes principaux les forêts de sa région, la Colombie-Britannique et l'art totémique des Autochtones (Premières Nations).
La vie d'Emily Carr
Née à Victoria, en Colombie-Britannique, Emily Carr a grandi dans une famille d’origine britannique. Très tôt, elle s'intéresse à l'art et montre un talent prometteur. Cependant, sa carrière artistique ne commence réellement qu'à l'âge adulte, après une période de lutte pour trouver sa place dans le monde de l'art.
Carr est notamment influencée par les traditions et les croyances des peuples autochtones de la côte du Pacifique, en particulier les Haïdas et les Kwakwaka’wakw. Elle voyage dans des villages autochtones, ce qui influence profondément son travail.
Elle a d'abord étudié à la Victoria School of Art, puis elle a poursuivi ses études en Europe, notamment en Angleterre et en France, où elle a étudié la peinture et la sculpture. C’est là qu’elle a été exposée à diverses écoles artistiques, dont le fauvisme et le postimpressionnisme, qui allaient marquer son style. Après son retour au Canada, elle a également étudié à la École des beaux-arts de San Francisco et s’est inspirée de l’art de la nature.
Les cours suivis et son parcours artistique
Emily Carr a suivi une formation académique traditionnelle dans des écoles d'art, mais son style est rapidement devenu plus libre et plus moderne, à l'influence de divers courants artistiques européens. En Angleterre, elle s'est familiarisée avec les œuvres de Van Gogh, Gauguin et les Fauves. Lors de son séjour en France, elle a été particulièrement influencée par les formes et couleurs vibrantes de l'impressionnisme.
Elle est aussi venue en contact avec le mouvement artistique canadien du Groupe des Sept, un collectif d'artistes canadiens (dont Tom Thomson et A.Y. Jackson) qui a cherché à explorer et à représenter la nature canadienne, bien qu'Emily Carr ait évolué dans une direction un peu plus personnelle et mystique.
Le style et les influences
Le style d'Emily Carr est souvent associé à une fusion unique entre l'impressionnisme, le fauvisme et une forte influence de l'art autochtone. Elle est connue pour sa représentation expressive de la nature, mais aussi pour ses dessins et peintures de totems et de villages autochtones. Sa passion pour les paysages de la côte ouest canadienne, en particulier les forêts et les montagnes, se retrouve dans beaucoup de ses œuvres.
Elle a été influencée par la culture des Premières Nations du Canada, notamment leurs arts visuels, les sculptures sur bois, et les cérémonies traditionnelles, qu’elle a observées lors de ses voyages dans les communautés côtières. Cette immersion a grandement influencé sa vision artistique.
La technique
Carr a utilisé une palette vibrante de couleurs et une approche expressive, parfois proche du fauvisme, pour dépeindre les paysages canadiens. Elle était également connue pour ses coups de pinceau vigoureux et audacieux, en particulier dans ses peintures de forêts, d'arbres géants et de ciels tourmentés. Elle a souvent utilisé des pinceaux larges et a travaillé de manière à faire ressortir une énergie brute dans ses compositions. Elle avait une approche plutôt instinctive et spontanée de la peinture, capturant les aspects spirituels de la nature, plutôt que de les décrire de manière réaliste.
L'importance dans l'art
Emily Carr est devenue une figure pionnière de l'art moderne au Canada. Son exploration de la nature, de la culture autochtone et de la relation spirituelle avec les paysages a ouvert la voie à de nouvelles formes d'expression artistique au Canada. Elle a donné une voix à la représentation des cultures autochtones, une approche qui était relativement rare dans l’art canadien de son époque. De plus, son travail a permis de faire reconnaître l'art de l'Ouest canadien et a inspiré de nombreux artistes canadiens après elle.
Son influence va au-delà de la peinture; elle a aussi contribué par ses écrits. Ses mémoires et ses réflexions sur l'art et la culture canadienne sont devenus des pièces importantes de la littérature canadienne.
Conclusion
Emily Carr reste un symbole d’indépendance artistique, d’un engagement envers la nature et la culture autochtone, et d'une technique qui allie puissance et sensibilité. Elle est aujourd'hui célébrée comme l'une des figures les plus importantes de l'art canadien, ayant réussi à allier modernité, culture locale et une vision unique de la beauté naturelle.
La Galerie d'art de Vancouver possède une importante collection de ses œuvres.

Colline déboisée, vers 1940

Quatre enfants dans une chaumière bretonne, 1911

Autoportrait, 1938-1939

Arbre mort dans la forêt, vers 1932

Une chose sans nom, 1937

Arbousier, 1922

Intérieur de la forêt

Détroit de Juan de Fuca, vers 1936

Les hasards de la vie (1939)

Automne en France (1911)
Sources :