Albert Henri Louis Silvestre (1869–1954), né à Genève et décédé à Neuchâtel, fut un peintre paysagiste suisse marqué par une profonde sensibilité symboliste et naturaliste.
Il se distingue par ses représentations délicates du Léman, du Valais, de la Savoie et du lac de Neuchâtel-des lieux qui nourrissent toute sa production artistique.
Vie et formation
- Issu d’une famille d’artistes — son père Henry était lui-même peintre — Silvestre poursuit des études à l’École des Beaux-Arts ainsi qu’à l’École des Arts industriels de Genève entre 1885 et 1892.
- Il séjourne ensuite à Paris de 1892 à 1895, point de rencontre puis d’enrichissement de sa vision artistique.
Cours suivis et carrière
- Après ses études, Silvestre enseigne à l’École des Beaux-Arts de Genève de 1895 à 1922, formant plusieurs générations de jeunes artistes.
- Il reçoit le Prix du concours Calame en 1897 et une médaille de bronze à l’Exposition universelle de Paris en 1900.
Style et influences
- Silvestre est profondément influencé par le symbolisme. On y devine l’empreinte d’artistes tels que Ferdinand Hodler, Édouard Vallet ou Albert Trachsel.
- Ses paysages, souvent empreints d’une atmosphère contemplative, traduisent un certain sentiment de transcendance poétique — une sensibilité exacerbée par une palette souvent douce et harmonieuse.
Technique et œuvres
- Il pratique principalement la peinture à l’huile, sur toile ou panneau. On peut citer des œuvres emblématiques telles que La Dune, Yvoire (1899), Bord du lac (Yvoire) (1906), et À Savièze (vers 1917), toutes conservées au Musée d’art et d’histoire de Genève.
- Son style met en valeur une lumière subtile et une attention aux détails naturels – herbes, eaux, ciels –, tous traités avec délicatesse et profondeur chromatique.
Importance et rôle dans l’art suisse
- Il occupe un rôle influent dans le monde artistique suisse. Il devient membre (1909) puis président (1911–1915) de la Commission fédérale des beaux-arts, et préside également la Société suisse des peintres, sculpteurs et architectes, jusqu’en 1922.
- Ses responsabilités publiques témoignent de la reconnaissance qu’il suscite et de son engagement à structurer la vie artistique suisse.
Conclusion
Albert Henri Louis Silvestre est autant un créateur qu’un pédagogue et un acteur institutionnel essentiel de son époque. Son œuvre, délicate et inspirée par les paysages suisses, incarne une poésie visuelle à la confluence du symbolisme et du naturalisme. Loin de se contenter de peindre, il a aussi formé des générations, reçu des honneurs et porté l’art helvétique sur la scène nationale. Une figure discrète, mais d’une influence durable et inspirante.
Rochers
Vue du lac, 1918
Arbres au bord de la rivière, 1943
Au Bord du Lac, 1943
Bord du lac
Effet de lumière sur un lac au coucher du soleil, 1869
Le port de Bartholoni à Versoix, 1948
Nuages sue le lac, 1930
Yvoire (Haute Savoie), 1919
Sources :