Les arbres se tiennent à distance égale,
comme s’ils avaient appris la retenue.
Ils regardent le champ sans le presser,
ils savent que la couleur viendra d’elle-même.
La terre respire en bandes lentes,
ocre, vert, bleu,
une phrase répétée pour mieux durer.
Rien ne déborde.
Tout attend son heure.
La montagne au fond ne s’impose pas.
Elle veille, vaste pensée immobile,
pendant que le ciel froisse ses nuages
comme des lettres jamais envoyées.
Ici, le temps ne passe pas.
Il s’aligne.
Il prend la forme du paysage
et s’y repose un instant.
Peinture à l'huile sur carton, 18 × 24
Haïku
Arbres immobiles
le champ retient sa couleur
avant l’automne