La lumière s’étire sur l’eau comme une pensée qui refuse de s’éteindre. Le jour, encore tiède, glisse derrière la frange sombre des arbres, ces silhouettes serrées comme une foule silencieuse venue saluer la nuit qui approche.
Le ciel, vaste et mouvant, se déploie en vagues de bleus, de roses pâlis, d’or discret—un dernier chant avant le silence.
Le fleuve avance doucement, chargé d’ombres fraîches, mais il garde encore, sur son dos, quelques éclats du jour. Il est un miroir fragile, un souffle liquide, un long secret qui serpente entre les rives. Par endroits, l’eau semble s’effacer, devenir brume, comme si la nuit déjà tirait un voile sur elle.
Le chemin, ocre et tendre, suit la courbe du courant d’un pas patient. C’est un chemin pour ceux qui aiment marcher sans destination, juste pour entendre le bruit de leurs pensées se mêler au murmure des heures qui passent.
Ici, tout est retenu : la parole, le vent, la chute du soleil. Et celui qui regarde se surprend à respirer plus lentement, comme si le soir lui-même lui enseignait la douceur d’être immobile.
Digital Painting, réf. CS30825DP
Haïku
Dernier bleu du jour,
le fleuve porte la nuit
silence en partage.