Lorsqu'il publie Une vie, en 1883, Guy de Maupassant a trente-trois ans et derrière lui, déjà, une carrière d'écrivain reconnu. Il saisit Jeanne, son personnage, à l'âge de dix-sept ans. Comme son aînée, Emma Bovary, Jeanne rêve du grand amour. Elle a tout pour être heureuse, tout pour devenir la princesse de contes de fées de ses songes. Mais l'irruption de Julien dans sa vie va la faire pénétrer de plain-pied dans la réalité sociale des femmes de son époque et la désillusion deviendra le motif obsédant qui ponctuera sa vie.
L'inconséquence et les compromissions de ses parents, la muflerie et les infidélités de son mari, les hypocrisies d'une société empesée dans ses traditions vont transformer son destin en « une vie » emblématique d'une forme de résignation féminine. Emma Bovary, Jeanne, Tess d'Urberville : on pourrait s'étonner que la figure de la femme bafouée se manifeste avec une telle constance dans le roman réaliste européen. S'annonce, en fait, à travers ces peintures littéraires, une prise de conscience de l'insoutenable condition de la femme, laquelle présidera aux révolutions idéologiques féministes du XXe siècle.
Rouen, 1819. Jeanne, fille du baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds et de sa femme Adélaïde, est une aristocrate qui, à ses dix-sept ans, quitte le couvent. Elle s'en va donc de chez elle ; ses parents lui lèguent le château Les Peuples pour y vivre. Elle rencontre le vicomte Julien de Lamare quelques jours après sa sortie du couvent. Ils se marient et partent en voyage de noces en Corse. Très vite, à leur retour, Julien trompe Jeanne avec sa domestique Rosalie, qui tombe enceinte, puis avec la voisine Gilberte de Fourville qui se disait amie de Jeanne.
Elle accouche prématurément de son premier enfant, Paul, qui connaît des problèmes de santé. Son deuxième enfant (une petite fille) est mort-née, le jour même où M. de Fourville tue Gilberte et Julien, après avoir découvert qu'il était l'amant de sa femme. Paul part suivre des études au collège du Havre. Jeanne se retrouve ainsi seule après la mort du baron, de la baronne et de sa tante. Alors qu'elle est rongée par la tristesse et qu'elle tombe dans une dépression que la solitude n'adoucit pas, Jeanne retrouve Rosalie, son ancienne domestique. À cause des dépenses abusives de son fils qui ne cesse de s'endetter, Jeanne se trouve en difficultés financières. Elle vend alors le château, qui pourtant lui tient énormément à cœur, et emménage ailleurs avec Rosalie. Sans nouvelles de Paul, Jeanne sombre dans une tristesse qui la vieillit très rapidement. Un beau jour, Paul, se trouvant une fois de plus dans une situation financière délicate, va demander à Jeanne, sa mère, de s'occuper de son propre enfant, qu'il a eu avec une débauchée morte lors de l'accouchement. Grâce à l'arrivée de ce nourrisson et la promesse que son fils lui fait de la rejoindre très bientôt, Jeanne retrouve le goût de la vie.
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