Paul Gmünder

En 1907, Gmünder commença un apprentissage de dessinateur en broderie dans l'entreprise J. P. Locher & Cie à Saint-Gall. Mais comme l'entreprise a fait faillite dès 1908, il est passé à l'école de dessin du musée de l'industrie et des arts et métiers de Saint-Gall.

En 1911, il obtient le diplôme de dessinateur de broderie. Gmünder trouva un emploi de dessinateur chez Max Reichmann à Berlin. Parallèlement, il étudia des œuvres classiques dans les musées de Berlin et suivit des cours de dessin de nu.

Il était fasciné par l'ouverture au monde de la vie dans la grande ville, au grand dam de son père, un prédicateur sévère qui craignait la désintégration morale de son fils. Après son retour de Berlin, Paul Gmünder a suivi une formation d'enseignant primaire au séminaire de Muristalden à Berne de 1914 à 1916.

Il entame ensuite une formation de professeur de dessin à l'école des arts et métiers de Berne. En 1918, il passe à l'école d'arts appliqués de Bâle. Gmünder suit des cours de dessin de portrait, de peinture à l'huile, de gravure, de lithographie et de sculpture chez Otto Meyer. En 1919, il obtient le diplôme de professeur de dessin.

Gmünder fit la connaissance de sa future épouse, Martha Schmied, étudiante en musique originaire d'Alsace, qui occupait une mansarde chez la même propriétaire. Ils se sont mariés en 1921. Le couple a eu successivement quatre enfants.

De 1921 à 1929, il enseigna en tant que maître d'école de village dans la commune de Linden (BE), où il réalisa de nombreux portraits de personnes de l'environnement paysan et de l'entourage familial.

En 1926, Gmünder entreprit un voyage d'art et d'étude en Italie. Il passa quelque temps à Sorrente dans la maison de l'écrivain russe Maxim Gorki, où sa sœur Hulda travaillait comme employée de maison.

En 1929, lors d'une grave pneumonie, Gmünder a compris qu'il voulait abandonner l'enseignement et consacrer désormais sa vie entièrement à l'art : J'étais couché dans les plumes avec 40 degrés de fièvre, mon esprit était fiévreux et je ne voyais plus que des couleurs. Je me sentais aussi léger qu'un papillon. Je savais maintenant que je consacrerais dorénavant ma vie à l'art. Lorsque je n'ai plus eu de fièvre, l'essentiel était fait.

Bien que son épouse soit sur le point d'accoucher de son quatrième enfant, elle a accepté. Gmünder franchit le pas et démissionna de son poste d'enseignant. La famille s'installa à Hünibach (BE), au bord du lac de Thoune, où il prit possession de son premier atelier dans une menuiserie.

En 1933, la famille déménage à Thoune (BE). Comme il n'était pas encore établi dans les premières années, son épouse contribua largement à la survie matérielle de la famille de six personnes en donnant des cours de violon.

En 1934, Gmünder est admis au sein de la Wirtschaftsbund bildender Künstler (WBK), dont le réseau de relations lui permet d'obtenir, entre autres, des commandes pour des illustrations, des couvertures de magazines et des calendriers (Ringiers Unterhaltungsblätter, Leben und Glauben, Blaukreuz-Kalender, etc.) Le 25 décembre 1936, il eut l'occasion de faire le portrait d'Albert Schweitzer dans son appartement à Lausanne.

En 1939, Gmünder est mobilisé pour le service actif dans la brigade de montagne, où il est rapidement autorisé à exercer son activité de peintre. Par la suite, il réalise des portraits de collègues soldats et de militaires supérieurs ainsi que des travaux graphiques tels que des logos et des timbres. En 1942, il est admis au sein de la Société suisse des peintres et sculpteurs (GSMBA).

En 1953, une maison d'artistes a été inaugurée à la Freienhofgasse 7 à Thoune, dans laquelle une communauté d'ateliers a vécue pendant 25 ans avec les artistes Paul Gmünder, Etienne Clare, Hans Ittig et Knud Jacobsen. En 1958, le galeriste Emil von Gunten a ouvert la galerie Aarequai avec les artistes de la Freienhofgasse.