"J’avais alors pour maîtresse une drôle de petite femme. Elle était mariée, bien entendu, car j’ai une sainte horreur des filles. Quel plaisir peut-on éprouver, en effet, à prendre une femme qui a ce double inconvénient de n’appartenir à personne et d’appartenir à tout le monde ? Et puis, vraiment, toute morale mise de côté, je ne comprends pas l’amour comme gagne-pain. Cela me dégoûte un peu. C’est une faiblesse, je le sais, et je l’avoue. "
Misti est initialement publiée dans la revue Gil Blas du 22 janvier 1884, sous le pseudonyme Maufrigneuse.
Le narrateur confie qu’il ne conçoit l’amour qu’avec des femmes mariés, et, détail amusant, il attache la plus grande importance à ce que le mari soit sympathique.
Sa maîtresse actuelle est charmante. En l'absence du mari, ils passent leurs soirées ensemble, allongés sur le canapé, avec le chat Misti entre eux, ou bien ils vont dans les « caboulots » de Paris. Un soir, dans un « assommoir », ils sont abordés par une vieille femme qui dit la bonne aventure : elle prédit un mort pour madame. Intriguée celle-ci demande des détails, il est convenu qu’ils se rendent chez la commère pour en savoir plus.
Dans la pauvre chambre, il y a un chat empaillé. La vieille raconte que ce chat a fait son malheur. Jeune, elle avait un amoureux, il est monté un jour chez elle et, quand il est devenu entreprenant, le chat s’est jeté sur lui et lui a crevé les deux yeux. Le jeune homme est mort une année plus tard en la maudissant.
De retour chez elle, la femme se débarrasse de Misti, elle ne veut pas qu’il crève les yeux à son amant.