La nuit est montée depuis l’eau. Une nuit londonienne, lourde, cuivre et charbon, qui ne tombe pas mais s’installe. La Tamise glisse sans bruit, large et sombre, froissant les lumières comme des lettres qu’on relit trop souvent.
La ville s’allume par fragments. Les façades vibrent, les bureaux respirent encore, et les fenêtres empilent des vies provisoires. Rien n’est immobile, même dans l’attente.
Au centre, la tour se dresse. The Shard, lame de verre plantée dans le ciel, capte la rumeur de Londres et la renvoie vers le haut. Elle ne triomphe pas. Elle observe. Elle tranche la nuit pour mieux la comprendre.
La rive s’étire, humide, réfléchissante. L’eau reprend tout, lentement, sans effacer.
Ici, la ville ne dort pas. Elle veille sur elle-même, penchée au bord du fleuve, pendant que le verre, la brique et l’eau négocient encore la lumière.
Huile sur papier, 20 × 29, réf. CS4623
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