"Les Mains du miracle" est un livre de Joseph Kessel, publié en 1960, qui raconte l'histoire vraie et remarquable de Félix Kersten, un thérapeute d'origine estonienne spécialisé dans le massage médical. Ce récit, à mi-chemin entre le documentaire et le roman, explore l'impact extraordinaire qu'un homme sans pouvoir politique ni militaire a eu sur le cours de l’Histoire pendant la Seconde Guerre mondiale.
Résumé du livre
Félix Kersten, grâce à sa maîtrise exceptionnelle du massage thérapeutique (notamment pour soulager les douleurs abdominales chroniques), devient le médecin personnel d’Heinrich Himmler, le chef de la SS et un des hommes les plus puissants du régime nazi.
Kersten se retrouve alors dans une position unique : il a un accès intime et régulier à Himmler, dont il apaise les douleurs, et gagne sa confiance. Profitant de cette situation, il va progressivement intercéder en faveur de milliers de prisonniers. En usant de persuasion, de diplomatie et d’un courage personnel immense, Kersten réussit à sauver des milliers de personnes (notamment des Juifs, des résistants, des prisonniers politiques ou étrangers), sans jamais compromettre totalement sa position auprès du dignitaire nazi.
Thèmes principaux
- La force morale individuelle : Le livre montre comment un homme sans armes ni influence officielle peut, par sa seule éthique et sa ruse, changer le destin de milliers de personnes.
- La complexité humaine : Himmler y est présenté dans toute sa dualité monstrueuse mais aussi vulnérable. Kessel ne cherche pas à excuser, mais à montrer la mécanique intérieure du pouvoir et de la folie.
- La médecine comme instrument de pouvoir et de salut : Le toucher, les soins, le corps deviennent les moyens d’une lutte invisible contre l’inhumain.
Réception et portée
L’ouvrage a été bien accueilli dès sa sortie, tant pour sa dimension historique que pour la qualité narrative de Kessel, membre de l’Académie française et grand reporter. Il a été traduit dans plusieurs langues et reste un témoignage puissant sur le courage civil et la résistance morale.