Je me tiens là, sans raison précise, et cela me suffit. Devant moi, les maisons regardent la mer comme on regarde un ami très ancien, avec une confiance discrète et sans élan excessif.
Elles ne cherchent pas à être belles, et c’est pour cela qu’elles le sont. Leurs façades claires semblent avoir accepté depuis longtemps l’idée d’être vues, puis oubliées.
Les barques reposent. Je dis bien reposent, car elles ont travaillé, c’est visible, et maintenant, elles se permettent une pause modeste. L’eau les touche doucement, comme pour vérifier qu’elles sont encore là. Une voile blanche se dresse, un peu maladroite, presque timide, et je me dis qu’elle ne partira peut-être pas aujourd’hui, ou alors sans le faire savoir.
Il y a quelque chose de très sérieux dans ce calme. Rien ne se donne en spectacle. Le clocher, au fond, ne domine pas, il observe, ce qui est une activité bien plus exigeante. Quant au village, il n’a pas d’histoire à raconter à voix haute. Il préfère rester là, à faire ce qu’il fait le mieux : être un endroit où l’on pourrait marcher lentement, penser à peu de choses, et rentrer chez soi avec l’impression d’avoir été accueilli sans qu’on vous ait posé la moindre question.
Huile sur toile 60 × 80, réf. CS9222
Inspiré d'un tableau de Louis Mathieu Verdilhan, représentant le port de Martigues ou Cassis
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