Le silence s'étire sur la rive figée. L’eau, pâle et dormante, capte les bribes d’un ciel en marche, chargé de nuées bleues et lourdes.
Des roseaux desséchés dressent leur ballet fragile, silhouettes d’or effilochées par le vent. À l’horizon, les arbres nus veillent, hiératiques, comme les gardiens d’un monde qui se tait.
Chaque brindille semble une parole suspendue, chaque reflet une pensée qui passe. On devine l’oiseau tapi, l’écho d’une grenouille, le pas invisible d’un cerf — tout est présence, même ce qui s’absente.
Ce paysage n’est pas seulement vu, il est écouté, dans l’épaisseur du silence végétal. L’étang ne reflète pas : il recueille.
🍂 Haïku
Sous le vent léger
le murmure des roseaux
perce le silence
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