La nuit s’est posée comme une encre bleue sur la ville. Les rails filent, impatients, lignes de désir tendues vers ailleurs. La gare respire au centre, poitrine de pierre battante, une horloge ronde qui garde le temps comme un secret fragile.
Les fenêtres allumées sont des pensées éveillées. Chacune abrite une attente, un billet plié, un nom murmuré. Les trains glissent sous les arches, animaux lumineux.
Le ciel, piqué d’étoiles irrégulières, ne promet rien. Il observe seulement cette mécanique du cœur humain, ce besoin de partir même quand on ne sait pas où. La gare ne juge pas. Elle accueille. Elle laisse passer la vitesse et retient l’émotion.
Ici, le monde se met en mouvement sans demander la permission au silence.
Haïku :
Rails sous les étoiles
l’horloge retient son souffle
la nuit part aussi
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