Un roman picaresque, où une héroïne survit à toutes les tragédies du siècle dernier, côtoie les pires bourreaux, se venge quand elle le peut, et choisit malgré tout de célébrer la vie.
Informations générales
- Titre : La cuisinière d’Himmler
- Auteur : Franz-Olivier Giesbert
- Date de parution : 2013, chez Gallimard, collection Blanche.
- Nombre de pages : environ 384 dans certaines éditions.
- Genre : roman, fictif, mais fortement historique, ou “roman d’épopée”, d’aventure, satirique.
Résumé
Voici le synopsis de base (avec quelques éléments majeurs, mais sans tout spoiler) :
- Le personnage principal s’appelle Rose : une femme née arménienne en Turquie, qui survit au génocide arménien quand elle est enfant.
- Elle traverse le XXᵉ siècle, et vit / survit à des moments historiques terribles : nazisme, maoïsme, etc.
- Entre deux amours, Rose subit les abjections de l’Histoire, mais elle garde sa joie de vivre, sa sensualité, son sens de la répartie, etc.
- Elle devient, “contrainte et forcée”, cuisinière d’Himmler — ce qui donne son titre.
- À ses côtés, on voit comment elle réagit, comment elle se bat (selon ses moyens), ses vengeances personnelles, etc. Elle a une “liste des bourreaux” ou des assassins de sa “famille de cœur”.
- Elle adopte un credo : « Si l’Enfer, c’est l’Histoire, le Paradis, c’est la vie. »
Thèmes principaux
Le roman aborde plusieurs thèmes intéressants :
- La grande Histoire vue du bas — comment une vie singulière (celle de Rose) est traversée, affectée, et tente de survivre dans un siècle violent.
- Résistance, survie et vengeance — Rose ne se contente pas de subir : elle est active, avec ses haines, ses ripostes, ses comparses.
- Humour noir, satire — même si les sujets sont graves (génocide, dictatures, nazisme), le ton reste souvent grinçant, ironique, parfois burlesque.
- La mémoire et l’oubli — comment on vit avec le poids du passé, les pertes, les souvenirs violents.
- L’identité, le déracinement — née arménienne, survivante, voyageuse, elle change de contexte, de langue, d’alliances, etc.
- La gourmandise, la sensualité, la vie — malgré tout, Rose est très attachée aux plaisirs de la vie : amour, cuisine, érotisme, joie. Cela crée un contraste puissant avec les horreurs qu’elle traverse.
Style / ton
- Giesbert mêle le sérieux historique et le fantasque, le réel et l’exagération.
- C’est très incarné : le personnage de Rose est truculent, vif, audacieux.
- Le rythme est assez soutenu : beaucoup d’épisodes, d’épreuves, de rebondissements.
- Le mélange de l’horreur et du comique / absurde produit un effet troublant : on rit, mais souvent avec une gêne, ou avec la conscience de l’horreur sous-jacente.
Réception / critiques
- Le roman a été récompensé aux Globes de Cristal en 2014 dans la catégorie « meilleur roman-essai ». Wikipédia
- Sur des sites de lecteurs (Babelio, SensCritique, etc.), les avis sont mitigés : beaucoup apprécient le caractère fort de Rose, la vitalité du récit, l’originalité, l’humour mêlé au tragique.
- D’autres reprochent au livre une certaine invraisemblance, un style parfois un peu “too much”, ou un mélange des registres qui ne convainc pas tous les lecteurs.
Forces et limites
Forces :
- Un personnage principal très fort, original, attachant, qui donne à voir l’Histoire autrement.
- Une écriture vivante, souvent imaginative, qui ne laisse pas indifférent.
- L’audace du mélange : humour, atrocité, sexe, cuisine, etc. Très “bouillonnant”.
- Un regard sur des moments historiques moins souvent romancés, ou du moins moins centrés sur des figures héroïques traditionnelles.
Limites :
- Le ton peut fatiguer, selon le goût : le mélange entre fantaisie et réalisme peut sembler brusque ou dissonant.
- Certains passages peuvent paraître peu crédibles ou exagérés, ce qui peut nuire selon les attentes du lecteur (si on veut du réalisme strict, par exemple).
- Le rythme très chargé peut peser — beaucoup d’événements, beaucoup de figures historiques côtoyées, etc.
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