Sous un ciel voilé, la ville sommeille au bord du fleuve.Les maisons, serrées comme des souvenirs, gardent la chaleur éteinte d’un autre jour.
Les arbres nus, vigiles du temps, dressent leurs doigts fins vers un ciel sans promesse.Sur l’eau, les reflets glissent lentement, écorchés par le vent d’hiver, un murmure d’ardoise et de plomb.Rien ne bouge, sinon le frisson de la lumière sur la surface tremblante, comme si la mémoire elle-même hésitait à se figer.
La peinture respire le silence, celui d’un instant suspendu entre la vie et l’oubli, où la beauté se mêle au doute du peintre, à la recherche de l’âme enfuie de ses couleurs.
Haïku
Sous la neige grise,
le fleuve parle tout bas
l’âme du pinceau.
Huile sur toile 50 x 70 cm - d'après un tableau de Maurice Galbraith Cullen
