Eduard Kasparides — Krigou Art - la collection de tableaux de Krigou Christian Schnider

📚 Formation et parcours académique

Kasparides est étudiant à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne entre 1876 et 1884, où il est formé notamment par Josef Trenkwald et Carl Wurzinger. Il effectue ensuite des voyages d’études en Italie, en Suède, en Russie et en Allemagne, ce qui enrichit son regard pictural. En 1886, il s’établit à Vienne, devient membre de la Société des artistes (Künstlerhaus) dès 1894, puis cofonde le Hagenbund entre 1900 et 1905, groupe artistique progressiste de l’époque.

🌟 Style artistique

Trois grandes phases marquent son évolution artistique :

Figuration académique et religieuse (jusqu'au début des années 1890) — œuvres sombres, compositions classiques de type historicisme.
Naturalisme symboliste, pictural et évocateur — transition vers une sensibilité plus suggestive.
Paysages impressionnistes d’ambiance (à partir de ~1899) — représentations poétiques, souvent crépusculaires, aux cadrages et coloris empreints de romantisme.

Ses paysages du soir, imprégnés d’atmosphère, sont notamment de véritables évocations sensorielles, à la fois visuelles et émotionnelles.

🎨 Influences

Une formation académique classique rigoureuse, via l’Académie de Vienne.
L’influence du symbolisme et du naturalisme, visible dans sa transition stylistique.
L'évolution vers l’impressionnisme, avec un accent sur la lumière, les ambiances et la sensorialité.
L'environnement viennois de l’art moderne, notamment à travers le Hagenbund, le rapproche du courant de la Sécession viennoise, bien qu’il conserve un style plus traditionnel dans son geste pictural.

🖌 Technique

Kasparides travaille principalement à l’huile, souvent sur carton ou toile. Il privilégie des atmosphères crépusculaires avec un traitement sombre mais vibratoire, jouant sur les contrastes et la chaleur chromatique. Son application est empreinte de sensorialité : des coups de pinceau mesurés, une matière délicatement nuancée, capable d’évoquer la brume, le reflet et la lumière couchant.

🏆 Récompenses et reconnaissance

Kasparides est largement récompensé tout au long de sa carrière :

Baron Königswarter-Künstlerpreis (1899)
Mention honorable à l’Exposition universelle de Paris (1900)
Petite et Grande Médaille d’or de l’État, Médaille archiduc Carl Ludwig (1908), Drasche-Preis (1911), Grande Médaille d’or de l’État (1912)

Ces distinctions témoignent de son succès public et officiel et confirment son rôle dans le paysage artistique autrichien de l’époque.

🌟 Importance dans l’histoire de l’art

Eduard Kasparides constitue un pont discret mais essentiel entre la tradition académique et les courants modernes viennois. Dans le contexte de l’Empire austro-hongrois, il incarne une sensibilité romantique et impressionniste avant-gardiste, contribuant à élargir les voies du paysage émotionnel et atmosphérique en peinture. Ses paysages du soir, tout en élégance et en mélancolie, participent à la richesse de la modernité viennoise, aux côtés du mouvement Sécession et du Hagenbund.

Conclusion

Eduard Kasparides, formé dans la tradition académique viennoise, évolue vers une peinture imprégnée de symbolisme puis d’impressionnisme romantique. Son œuvre — en particulier ses paysages d’ambiance — allie technique raffinée, sensorialité et mélancolie. Membre actif du milieu artistique viennois, il recueille de nombreuses distinctions et laisse, malgré une approche plus classique que certains contemporains, une empreinte singulière sur l’histoire de l’art autrichien. Son art délicat continue d’émouvoir par sa lumière et sa profondeur émotionnelle.