La rive s’étire comme un murmure, une longue pensée verte posée au bord du monde. Les eaux glissent en nappes, légères comme des étoffes dépliées, et dans leurs replis se cache une lenteur bleue, presque ancienne.
Au loin, l’île, minuscule promesse de solitude, flotte entre les teintes du ciel et les ombres du lac. Elle semble si proche qu’on pourrait la toucher, et pourtant elle recule au rythme des nuages, insaisissable, comme un souvenir qu’on croit tenir mais qui coule entre les doigts.
Les herbes, elles, chuchotent. Elles ne parlent pas de vent, ni de pluie, mais de tous ces fragments de jours tombés dans l’eau : une barque oubliée, un pas hésitant sur la vase, un rire emporté trop vite. Elles se penchent, se relèvent, reprennent leur danse lente, tissant les fils d’une histoire qui n’appartient à personne.
Et devant lui, celui qui regarde sent la lumière entrer en lui comme un souffle neuf, un souffle qui lave, apaise, et laisse derrière lui une clarté qu’on ne s’explique pas.
Digital Painting, réf. CS18525DP
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